• Dr Dominique Poisson : un médecin humaniste !

    Ce 30 janvier 2010, une conférence du Dr Dominique POISSON pour l'association Voir ensemble m'a permis de rencontrer un de ces humanistes si rares dont nous avons tant besoin !

    Merci à lui, merci à Voir ensemble !

    L'association Voir ensemble, 15 rue Mayet - Paris 7e, recevait ce 30 janvier 2010, dans sa salle de réunion, toute simple et accueillante, le Dr Dominique POISSON, médecin spécialisé dans les soins palliatifs, qui travaillait en unité mobile à l'hôpital Bichat - Claude Bernard, à Paris.

    Bien entendu, la conférence s'articulait autour des soins palliatifs et de la fin de vie, des soins du corps, mais aussi de l'accompagnement, aussi bien du malade que de ses proches et de sa famille.

    Le Dr Poisson avait préparé une conférence très structurée pour nous apporter un maximum d'informations, mais, assez vite au cours de son intervention, sont venues des questions posées par les participants, des remarques faites par eux, conduisant le Docteur, selon une souplesse et une sensibilité dont nous avons pu percevoir toute l'ampleur à mesure que le dialogue avançait, à répondre avec toute sa science, son expérience et l'humanité que donne le façonnage du "terrain"...

    Nous avons pu, grâce à la clarté de ses propos et de ses réponses, grâce à des récits concrets et parlants qu'il nous livrait sans compter, voir à l'oeuvre des protocoles médicaux très précis issus d'une démarche scientifique rigoureuse, mais cela, dans un espace ouvert et souple dans lequel, par le respect du soignant pour le malade, par son écoute "réceptive" comme dirait le Dr Roger Vittoz, le soignant laisse advenir l'inquantifiable, l'imprévisible, l'inattendu de l'humain. Loin de se positionner comme "savant" face à ses malades, le Dr Poisson manifestait une attitude de respect de "ce qui se passe", aussi bien pour le malade que pour ses proches, ainsi que pour les soignants de son équipe comme de celles des services dans lesquels il intervenait.

    Ce faisant, il nous a donné des outils de réflexion, de méditation même, oserai-je dire, pour y voir un peu plus clair, par exemple, quant aux frontières parfois si ténues que rencontrent les soignants, ces frontières qui séparent par exemple le soin de l'acharnement thérapeutique : on est dans le soin si le traitement proposé est utile, si les risques encourus et les contraintes imposées sont moins grands que le bénéfice que le malade tirera du traitement, si l'on est bien dans le cadre des "missions de la médecine" - je reprends ici l'expression même du Dr Poisson.

    Nous avons senti que les frontières classiques qui alimentent nos croyances habituelles, comme médecine curative - médecine palliative, malade en vie - en fin de vie, se dissolvaient devant la complexité des situations et le caractère absolument unique de chaque malade ; nous avons compris que la rationalité scientifique devait avoir pour vocation d'être un outil, un outil très précieux, certes, mais pas unique pour accompagner les personnes, qu'elles soient malades, proches des malades, ou soignantes.

    Ce 30 janvier, nous avons reçu, non le cours magistral d'un savant encombré et raidi de certitudes et de toute-puissance, mais le témoignage d'une vie et d'une intériorité, façonnées par la "plongée" dans la matière humaine, dans ce mélange de douleur infinie et de joies immenses, que l'on rencontre aussi dans les services d'urgences ou encore si l'on a connu, comme malade à l'hôpital, quelques nuits d'insomnie...

    Merci, Docteur, de votre témoignage !

    Que ce qui émanait de vous durant ce moment privilégié que vous avez bien voulu nous accorder nourrisse durablement et profondément les "hommes de bonne volonté".


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